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Mon père était chaudronnier,
Beau métier !
Il pliait le fer,
comme on tord une poupée.
Il prenait le feu de la terre,
et en faisait son allié.
Il construisait des volutes,
il imaginait des camions,
il fabriquait des flûtes,
il remplissait de fer les maisons.
Mais il n'a jamais voulu que moi,
je prenne la même voie,
Dans un monde de raison,
il n'a pas voulu que je fasse partie de ses compagnons.
J'aurais aimé pourtant qu'il m'apprenne,
A refaire les gestes que font les garçons.
Au milieu des étincelles,
J'aurais été celle,
qui dans la forge des Dieux,
si près des Cieux,
aurait su .....
je le sais !
refaire ce qu'ils avaient fait.
Tu es une fille !
il disait...
Ma glace à la vanille,
tu fondrais !!!
Alors je prenais un immense balai,
et avec application, je poussais,
les escarbilles qu'il faisait...
Avec le fer,
Avec le feu,
Avec les Dieux.
Pourquoi papa ??
pourquoi pas moi ??
Alors,
pour me venger ,
Plus solide que le fer,
Plus brûlant que l'enfer,
j'ai pris des Mots,
Et je les ai pliés,
sous le feu de ma Volonté.
J'en ai fait des volutes,
j'en ai fait des flûtes,
j'ai imaginé des camions,
j'ai même construit des maisons.
Tu vois papa ,
tu vois !
moi aussi, je l'ai fait !!
Mais il ne le saura jamais........
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