Petite Poupée, Petite Putain...

 

 

Petite Poupée d'Amsterdam,
Vue dans la rue des Dames.
Petite chinoise aux yeux noirs,
Croisée à la tombée du soir.

Tu ne sauras jamais,
Petite sœur de lait,
que loin de toi,
une amie pense à toi.

Enfermée dans une vitrine,
Assise sur une chaise de bois,
Les jambes repliées,
Comme un animal blessé.

Une guêpière adamantine,
Serrant ta poitrine.
Tu ne me vis pas,
Moi qui pense encore à toi.

Tu as lentement tourné la tête,
sans bouger de ta place,
lorsqu'un homme de ta race,
frappa énergiquement à ta fenêtre.

Et, moi j'ai détourné la mienne,
Parce que j'avais trop de peine.
Je n'ai pas voulu voir,
Ce que disaient tes grands yeux noirs.

Je n'ai pas eu le courage,
De supporter ta rage,
Moi, la nantie, l'étrangère,
de regarder ta misère.

Petite Chinoise aux yeux noirs,
Vu à la tombée du soir.
Depuis je porte en moi,
la honte de ce que l'on te fait , …à Toi



 

le jeudi 6 mars 1997




  
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© 1998, Aline Cresci  
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