Eternel Sortilège...
ou, Mon Dieu que les Hommes sont bêtes

 

 

Claquement sec d'un éventail qui se referme
et geste énergique, pour faire virevolter cette immense crinoline bleue
Elle porte un décolleté qui ne cache rien de la douceur de ses seins...
Irons-nous au Théâtre ce soir ?

Et toi qui reste bouche bée devant tant de beauté
Pauvre idiot...

Crissement des pneus sur un macadam surchauffé.
Elle descend d'une magnifique Torpédo en tirant une laisse,
Et sa robe droite ne cache rien du haut de ses bas noir
Venez-vous, aux Courses ? 

Et toi qui reste bouche bée devant tant de beauté
Pauvre idiot...

Une fontaine à Rome… , bruit de l'eau
Elle ondule dans un fourreau blanc en satin
qui ne cache rien de ses hanches et de son ventre
ses cheveux mouillés et détachés te frôlent
Encore un peu de Champagne ? 

Et toi qui reste bouche-bée devant tant de beauté
Pauvre idiot...

Des hurlements de sirènes de police
et elle, collée contre toi, fine comme un garçon
en robe indienne qui ne cache plus rien de ce qu'elle ne porte pas
Tu viens voir Jagger ?

Et toi qui reste bouche bée devant tant de beauté
Pauvre idiot...!

Un vrombissement écoeurant d'un drôle d'engin
ses jambes qui s'écartent de la machine
une jupe si courte et si serrée que le vent ne l'a même pas fait voler
un pull si petit que seul des lutins ont dû le tricoter
Tu arrives Casanova, j'ai envie de toi ?

Et toi qui reste bouche bée devant tant de beauté
Pauvre Idiot ...

Et moi,
qui éclate de rire et qui te dit, de nouveau :
Pauvre Idiot !



 

le jeudi 6 mars 1997




  
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© 1998, Aline Cresci  
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