Si seulement si

Si seulement
je n'avais plus faim.
Si faim!
Faim d'un festin,
un festin sans lendemain.
Alors, j'accepterais mon destin.

Si seulement
je n'étais pas blessée.
Si blessée!
Blessée par le passé,
le passé crevassé.
Alors, je chasserais mes pensées.

Si seulement
je n'avais plus peur.
Si peur!
Peur de mes pleurs,
mes pleurs du coeur.
Alors, je partirais sans heurt.

Si seulement
je n'étais plus seule.
Si seule!
Seule à franchir le seuil,
le seuil du cercueil.
Alors, je porterais mon deuil.

Raymonde Arbour
Le 18 février 2002
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Voir aussi :
Si la morte était ma soeur , Caroline (chaîne poétique, volet 73 ) : ce poème fait suite au dernier paragraphe du poème de Raymonde.