La plus grande des douleurs
 que faire contre cela ?

 

 

Pourquoi je ne peux rien pour toi
Petite sœur de là-bas, dis ?
Pourquoi je te sais encore plus démunie que moi
pour effacer toute cette horreur là, dis ?

Des huit enfants que tu avais,
un seul est fou,
un seul s'est crevé les yeux,
un seul, en blanc, est Fou de Dieu.

Des huit enfants que tu as fait
il ne te reste que celui là
pourquoi, dis moi ?

Que lui as-tu fait à celui là ?
pourtant je me rappelle Azziza
toi, la bien-nommée,
tu les aimais tous,
dans la misère et dans la joie,
même celui là !

Les jumeaux
qui mettaient au four le chat,
L'intello
qui pleurait parce que ses frères
jaloux et fiers,
l'empêchaient en hurlant
de devenir un singe savant.
Et l'autre, ... celui-là,
avec ses yeux sombres,
et son regard baissé.
Les filles aussi, tu les as tant aimées ...

A quoi pensait-il
avec ses amis
quand ils ont investi vos lits?
Tu l'as tout de suite reconnu
et tu as supplié
Mais çà n'a pas suffit
Dis,
Pourquoi, dis ?
Et puis,
Tu l'as maudit Azziza
avant qu'il ne plante
une lame dans le cœur
d'Attica son miel, sa vie,
sa tendre petite sœur

Tu as hurlé à la folie
mais ça n'a pas suffit
Dis moi pourquoi, dis ?
Et ils ont continué
Devant tes yeux de mère
L'un après l'autre
Dans les hurlements
et le sang...
Ils les ont tous tués.

Qu'avais tu fait, dis ? 
Pour mériter cela?
Dis moi ?

Quand ivre de sang
il s'est précipité vers toi
Tu n'as pas bougé
tu étais déjà morte,
tu l'as seulement regardé,
et là, ...
il s'est effondré.

Azziza , mon âme, ma sœur,
mon tout petit cœur
Pourquoi à genoux,
tu le berces celui-là
doucement entre tes bras?
Il t'appelle Attica
comme si tu étais sa sœur

Il ne sait plus Azziza
Bienheureux, il ne sait pas
Tout est à jamais fini
Et il ne le sait pas.
Que faire contre ça ?



 

à sa sœur Azziza
que Dieu fasse que jamais cela ne finisse comme cela
mardi 13 janvier 1998




  
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© 1998, Aline Cresci  
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