Humanum Est

 

 

Je suis Fou, d'une folie douce,
Aérée et claire,
Transparente.

De toute la souillure gluante qui m'entoure,
je ne retiens rien,
puisque je ne la vois pas.

Je peux traîner mes pieds dans la gadoue immonde de la ville.
Je peux mettre mes mains dans la cicatrice puante de la cité.

Mon cœur et mon esprit sont ailleurs.

Ils sont sereins et tranquilles,
Inatteignables car immortels,
  A l'abri,
car morts depuis longtemps.

Je peux embrasser un lépreux sur la bouche.
Je peux faire l'Amour à une putain.
Ils sont purs,
car ce sont mes frères.

Rien de laid,
Rien d'hideux,
ne peut arriver à ceux que je touche,
puisque je suis Eux.

Partie de l'immondice,
  je suis l'étoile étincelante.
Partie de la fange,
  je suis la constellation éblouissante.

Je suis Toi,
Je suis Moi,
Je suis l'âme de celui qui naît,
Je suis le corps de celui qui meurt.

Tu me reconnaîtras sûrement demain
Je suis, " Humain ".



 

2 septembre 1997
à Henri...




  
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© 1998, Aline Cresci  
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