|
|
Un léger vent de Provence,
soulève un blanc rideau,
et la ramène au doux temps de son enfance,
lorsqu'elle pataugeait dans les cours d'eau.
Etrange fillette... qui n'était point un ange,
taquinait à mains nues les scorpions,
sursautait devant les mésanges,
Et avalait n'importe quels champignons.
Enfant adorée, d'une tante Sorcière
qui se prenait souvent pour sa mère.
A la petite fille, elle contait
D'épouvantables histoires de Farfadets.
Pourtant, doucement, la vieille dame lui apprenait,
Dans les cartes à voir l'avenir,
Dans les mains à prévoir le pire.
Une charmante petite Sorcière, elle inventait.
De décoction en infusion,
Elle lui récitait la terre.
De cataplasme en ectoplasme,
Elle lui enseignait ses mystères.
Et le jour où sa tante disparut,
L'enfant garda pour elle,
La conviction de l'éternel,
La certitude de l'absolu.
Intimement pourtant, elle savait
que jamais elle ne serait,
Une petite fille comme les autres,
Une enfant comme les vôtres...
Un doux vent de Provence
soulève quelques feuilles en silence,
Et la Sorcière aux yeux pers,
Repart, simplement... Solitaire.
|
mardi 2 septembre 1997
A ceux qui sont différents
|
|
|