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Je passais un jour
dans une vie de peintre
chez un ...
Marchand de tableaux.
Marchand de tapis ?
Mais non, ... mon Ami...
Galèriste,
me dit-il.
Quel beau mot,
quels beaux tableaux.
Me voilà aux Galères...
et mon marchand de tableaux
de ramer avec moi, de concert ...
Il me faut de l'Art
pour faire avancer la Galère
C'est si lourd à se mouvoir, ma Chère,
Mais où puis-je en trouver ?
Mystère ?
Un Rembrandt, alors ? lui dis-je ?
Mais ma Mie,
vous me parlez de cet être immonde
qui viens de mourir
seul et sale,
dans un taudis pouilleux.
Ramez, mais ramez donc...
Un Van gogh peut-être ? suggérais-je
Mais ma Mie,
vous m'entretenez de ce fou
qui viens de se tuer
dans un grand champ de blé ?
Ramez, au lieu de dire des sottises.
Un Gaugin, continuais-je ?
Mais ma Mie,
êtes-vous folle ?
vous me conseillez ce drogué,
mourant de la syphilis,
Dans des îles abandonnées.
Jamais, ma Chérie,
Jamais, vous ne ferez des affaires !
Et là,
J'éclatais de rire
et me jetais hors de la Galère,
dans l'Océan des rêves perdus,
dans l'Océan des symphonies entr'aperçues
de tous les peintres maudits,
Mes Amis.
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